Entretien avec Gérard GRIMAL

jeudi 28 février 2008
par  Bruno

Le Bal de la Barbe à Papa, nom étrange pour un groupe de chanteurs pour enfants…

C’est le titre d’une de nos chansons enregistrées dans le premier album. Il est devenu le nom de notre groupe.

Depuis combien de temps le groupe existe-t-il ?

Depuis 1997. Notre premier album, qui s’intitule d’ailleurs le Bal de la Barbe à Papa est sorti en 1999. Il est issu d’un spectacle, ou plutôt un bal pour enfants. Il s’agit d’un voyage dans lequel nous emmenons les enfants à travers mer et océan. A chaque escale dans les ports, nous invitons les enfants à danser ou à faire un geste avec nous. C’est un spectacle interactif, basé principalement sur les percussions dont nous jouons sur scène. C’est un voyage coloré ; on va au Maghreb, en Afrique, au pays des Mille-et-une nuits, à Cuba. Au Brésil, nous jouons avec des cloches de samba.

Ce qui explique ces couleurs très diverses à l’audition du disque.

Nous avons travaillé les sons, la couleur des instruments. Nous essayons de sortir des couleurs habituelles des albums pour enfants et offrir un autre choix.

Y compris dans le second album Chansons de Récré ?

Oui, le deuxième album reste dans la même lignée. La seule chose qu’on n’y retrouve pas, c’est le voyage. Les sons sont aussi un peu moins acoustiques que dans le premier album. Mais il a été très bien accueilli par les enfants. La Polka des bonbons marche « super bien » , idem pour les Bulles de savon avec les tout-petits.

Tes chansons entraînent dans un univers sonore assez particulier.

Je veux que les enfants écoutent autre chose. Souvent, dans les CD Jeune Public, c’est toujours le même chose « Et je tape ma tête … et je frotte… » Sans aller vers la variété, je veux qu’ils écoutent des chansons aux arrangements soignés, aux orchestrations variées. Tous les musiciens du spectacle font les arrangements. On se répartit les chansons. Si bien qu’à la fin, nous pouvons proposer des chansons aux couleurs différentes.

Un nouveau spectacle prochainement ?

Nous sommes en train de l’écrire. Il devrait sortir en mars 2003. Il sera suivi d’un coffret de 4 CD Chansons pour quatre saisons. Il y aura un CD par saison avec quatre titres et quatre play-back par CD. L’objectif est d’être distribué dans les écoles. On pourra, soit acheter le coffret complet, soit n’acheter qu’une seule saison.

Comment est arrivé le CD Pas oublier les Toulousains ?

Il est sorti au profit des sinistrés d’AZF. J’avais réalisé l’année précédant l’explosion un conte musical avec les enfants de Venerque près de Toulouse. Quelques jours après l’explosion, l’institutrice avec laquelle j’avais travaillé l’année précédente m’a appelé pour me demander si elle pouvait utiliser Pas oublier Maximilien en modifiant les paroles. Elle venait d’accueillir dans son école un petit garçon qui avait tout perdu lors de la catastrophe. Elle m’a ensuite proposé d’enregistrer la chanson. C’est ainsi que les soixante-dix enfants se sont retrouvés en studio et ont enregistré en deux prises. Nous avons sorti le CD financé par les Samus de France. Il s’est vendu en 6000 exemplaires. Les fonds ont été destinés évidemment aux sinistrés d’AZF. Les enfants ont pu participer à une extraordinaire action de soutien.

Tu es chanteur professionnel ?

Pas du tout. Je suis percussionniste de formation. Je ne suis pas issu du milieu enseignant, mais du milieu musical. Mais je travaille avec les enfants depuis plus de quinze ans. En ma qualité de percussionniste, je travaille les pédagogies actives. Je me suis formé aux pédagogies Orff, Baschet, Willems,… J’ai étudié les musiques brésiliennes et cubaines qui sont des musiques de tradition orale. Ces musiques sont intéressantes parce que le résultat est rapide et donc valorisant pour les enfants. Je fais donc des interventions dans le milieu scolaire.

Tu mènes donc deux activités différentes auprès des enfants.

En effet, je chante avec un groupe le Bal de la Barbe à Papa et parallèlement, individuellement, je travaille à partir des percussions du monde. J’ai créé une exposition itinérante Il était une fois la percussion –elle tourne depuis 1987- dans laquelle je présente, pour les petits et les grands les percussions des cinq continents.
A côté de cela, je fais des interventions en milieu scolaire, dans les centres socioculturels, dans des stages, dans la formation des enseignants, en « art-thérapie » à partir d’instrumentarium à percussion. Ce sont soit des interventions très ponctuelles, soit un travail suivi.

Merci.

Entretien réalisé pour la revue Farandole, éditée par l’association Arpèges