Entretien avec Patrick DI-SCALA

mardi 1er avril 2008
par  Bruno

Patrick, comment en es-tu venu à chanter pour les enfants ?

J’ai entendu un jour Renée Mayoud à la radio. Elle présentait son travail. A l’époque, j’étais animateur extra-scolaire. Je l’ai appelée en lui disant que j’écrivais aussi des chansons pour enfants. Nous nous sommes rencontrés. Mes chansons lui ont plu et elle m’a lancé. C’était en 1983. A partir de cette date, je n’ai plus fait que cela. J’ai appris à mieux connaître l’univers des enfants.

Et la collaboration avec Renée Mayoud se poursuit.

Complètement. Dans le prochain disque Pas si bête, elle a écrit une grande part des textes que j’ai mis en musique. Elle a été la chance de ma vie.
Note : René Mayoud est décédée en 2005.

Qu’aimes-tu chanter ?

Mes sources d’inspiration ont changé au fil du temps. Au début, je m’inspirais de ma fille. Je partais beaucoup du vécu des enfants. Puis je me suis davantage inspiré de l’imaginaire. Mes sources se sont modifiées. Dans J’habite pas mes souliers, je me suis plus inspiré sur ce qui se passe à l’intérieur de l’enfant, c’est-à-dire à l’affection, la mort, l’amitié,... des thèmes qu’on n’aborde pas habituellement facilement auprès des enfants. Mes sources d’inspiration viennent de ce que je vis, de la manière dont je vis, dont je vois l’avenir et le présent avec les enfants. Je ne me dis pas “Je vais écrire une chanson pour les enfants.” C’est pour cela que je mets beaucoup de temps à composer. Je ne me mets à ma table de travail que lorsque j’ai emmagasiné assez d’éléments pour pouvoir faire un disque ou une chanson.
Mais dans le dernier disque, on est parti d’un thème en pensant à un spectacle ultérieur. Il s’agit donc d’un disque à thème autour des insectes, mais avec une grande part d’affectif qui s’est glissée dans les chansons.
Je ne dis pas “Je vais faire un album tous les deux ans.” Je me laisse aller. Je laisse du temps au temps.

Tu as la réputation d’être un artiste sérieux, auteur et compositeur de chansons de grande qualité. Pourtant il semble que tu sois peu connu ou connu que d’une partie de la France. Comment l’expliques-tu ?

Ce n’est pas tout à fait vrai. Je suis allé l’an dernier à Yseure, à Combes-la-Ville, à Rambouillet. J’ai tourné en 1997 en Seine-Maritime. Il est exact qu’à une époque, j’ai été plus connu dans ma région (région lyonnaise ndr) qu’ailleurs.Je suis aujourd’hui demandé aussi bien à Bordeaux qu’en Alsace où j’ai beaucoup chanté. Cette année, je vais certainement allé plusieurs fois dans la région parisienne.

Comment s’organise votre vie d’artiste ?

Je participe à de nombreux festivals de chansons pour enfants. J’assure beaucoup de spectacles commandés par des associations, des écoles ou des comités d’entreprises.
Une part importante de mon activité réside dans la conduite de projets musicaux dans les écoles. Avec les enfants, nous écrivons des chansons que nous mettons en scène pour un grand spectacle. En général, il est enregistré et devient l’objet d’une cassette ou d’un CD.
Je mène actuellement un projet auprès des détenus de la maison d’arrêt de Villefranche. Les pères ont écrit les chansons qui seront chantées et enregistrées par leurs propres enfants.

Quels sont tes projets pour les années à venir ?

La mise en place d’un nouveau spectacle Qui s’appellera “Pas si bête”. Je continuerai à chanter “Lève le nez”. Je le paufine actuellement. Le projet sera d’avoir deux spectacles différents qui tourneront conjointement : l’un axé sur les accessoires et les petits gags, l’autre plus sobre et poétique.
J’ai envie aussi de créer un album autour des mythes grecs. Il y a des histoires superbes, magiques qui font rêver les enfants.

Entretien réalisé en 1998 pour la revue Farandole, éditée par l’association Arpèges