On ne vous trouve pas dans les bacs des disquaires. Pourquoi une telle discrétion ?

On devrait pouvoir me trouver dans les bacs. Je suis distribuée par Unidisc et par SM Arc-en-Ciel. SM vient de sortir en CD un ancien album vinyle Tournesoleil. Mais il est vrai qu’on ne les voit pas souvent. C’est souvent dû aux lignes commerciales des enseignes de vente. Les artistes ne sont pas maîtres de la distribution. On trouve toujours un peu les mêmes noms dans les bacs. On trouve Henri DES sans problème, Anne SYLVESTRE –et tant mieux.
En ce moment aussi, on se bute à des transformations. Unidisc vient d’être racheté par Naïve. SM cherche à vendre son label jeune public. On ne sait pas trop ce qui se passe actuellement dans le domaine des productions Jeune Public.

Vers qui s’adressent vos musiques ?

Mes chansons sont plutôt en direction des petits, c’est-à-dire de la petite enfance à la maternelle (de 3 à 6 ans).

Pourquoi un tel choix ?

C’est le hasard des rencontres qui m’a conduit dans la direction des petits. Lors d’un concours à la Radio Télévision Belge, j’ai rencontré, il y a quelques années, Pierre CORAN, poète belge. « Tu devrais chanter pour les enfants », m’avait-il dit. A cette époque, je ne le faisais pas. J’étais comédienne et je chantais pour adultes. Cette proposition est restée dans un coin de ma mémoire. Quelques temps plus tard, en 1974, j’ai rencontré au cours d’un festival Serge LETORT, responsable chez Unidisc. Il cherchait quelqu’un pour enregistrer des chansons. Nous avons travaillé ensemble et le disque Les chansons de Claudine est sorti. Ce produit est resté unique durant quelques années. Un jour, Serge LETORT m’a de nouveau contacté pour enregistrer cette fois de petits textes pour les enfants d’âge maternelle. Le disque s’est appelé Claudine à la Maternelle. Il a eu beaucoup de succès.
De là, j’ai eu envie de faire vivre ces petites chansons. C’est ainsi que j’ai démarré dans le spectacle Jeune Public. Je me suis bien plu dans ce milieu. Les petits sont chaleureux, démonstratifs. J’y suis restée.

Vous êtes auteur, compositeur et interprète ?

Absolument pas. Je suis interprète. Hormis une ou deux chansons pour lesquelles j’ai écrit les paroles, tous textes sont extraits du répertoire de poètes. Tournesoleil, Animaux de A à Z ou Carrousel, par exemple, sont créés avec des poèmes de Pierre CORAN. Les musiques sont composées par différents amis que je contacte.

Combien de disques avez vous à votre actif ?

Question piège, sachant que certains enregistrements sont épuisés. Il y a –ou il y a eu : les Chansons de Claudine (Unidisc), Claudine à la Maternelle (Unidisc), les Chansons de Claudine à l’école (Unidisc), Chansons pour tous les jours (Unidisc), les Animaux de A à Z (Unidisc), Carrousel (SM Arc-en-Ciel), Tournesoleil (SM Arc-en-Ciel) et Comptines et Racontines (SM Arc-en-Ciel)

Que recherchez vous dans vos chansons ?

Je cherche principalement à mettre les enfants en relation avec un texte intéressant. Il doit être à la fois simple et riche, ponctué d’humour. Je m’oriente plutôt vers des textes où les mots jouent entre eux.

Comment s’organise un spectacle de Claudine REGNIER dans une école ?

J’ai besoin d’une bonne heure de préparation. Mes chansons se situent à l’intérieur d’une histoire, d’un fil conducteur. Je me déplace donc avec des décors et des accessoires. Je suis comédienne. J’aime bien chanter, mais j’aime aussi jouer avec les enfants, être un personnage de l’histoire.
Avec les Animalicieux, à partir d’un quotidien pas forcément joyeux, nous avons monté avec Didier MAUBERTY un spectacle plein de fantaisie et d’humour où les fameux objets du ménage prennent vie et se transforment en animaux. Nous avons pioché avec joie dans le livre de Pierre CORAN édité à l’École des Loisirs. C’est 50 minutes de spectacle sur un rythme d’enfer. Les enfants viennent m’aider à passer le plumeau, à laver la vaisselle. Je leur mets un gant sur la tête. Ils deviennent des coqs qui chantent le rock. Il y a beaucoup de participation dans ce spectacle et j’ai énormément de plaisir à le jouer.

Claudine REGNIER, merci.